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Page:Saint-Amant - 1907.djvu/59

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N’a rien tracé d’émerveillable
Que ce penser de l’avenir,
Plein d’une terreur agréable,
Ne ramène en mon souvenir.

Là, rêvant à ce jour préfis*
En qui toute âme saine espère,
Jour grand, où l’on verra le fils
Naître aussi tôt comme le père,
Je m’imagine au même instant
Entendre le son éclatant
De la trompette séraphique,
Et pense voir en appareil
Epouvantable et magnifique
Jésus au milieu du soleil.

À ce bruit, que je dois nommer
La voix de la seconde vie,
Qui semble déjà ranimer
Celle que la Parque a ravie ;
À ce ton qui de bout en bout
Ici-bas réveillera tout,
Et pour le deuil, et pour la joie,
Il n’est posture, quant au corps,
En quoi mon œil ému ne croie
Voir sortir du tombeau les morts.

L’un m’apparaît un bras devant ;
L’autre ne montre que la tête,