Page:Saint-Amant - 1907.djvu/60

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Et, n’étant qu’à moitié vivant,
Force l’obstacle qui l’arrête.
Celui-ci s’éveille en sursaut ;
Celui-là joint les mains en haut,
Implorant la faveur divine ;
Et l’autre est à peine levé
Que d’un corps dévot il s’incline
Devers l’agneau qui l’a sauvé.

Près de là, le frère et la sœur,
Touchés de ce bruit dont tout tremble,
D’être accusés d’inceste ont peur,
Pour se trouver couchés ensemble.
Ici, la femme et le mari,
Objet l’un de l’autre chéri,
Voyant la clarté souhaitée,
Semblent s’étonner et gémir
D’avoir passé cette nuitée
Sans avoir rien fait que dormir.

Tel, qui n’eût su quasi marcher
Autrefois, travaillé des gouttes,
Court maintenant et va chercher
Du ciel les glorieuses routes.
Tel, de qui le seul ornement
Fut d’être vêtu richement
Et d’avoir des valets sans nombre,
Ebahi de sa nudité,