de fiers attentats, se montrer sensible au milieu du peuple, se réjouir de ses victoires. Pauvre peuple, qui poussais des cris de joie sur le grand chemin de Versailles, et qui formais un triomphe à celui qui préparait à tes défenseurs un échafaud, à toi dos fers et la misère, tu ne savais pas combien ta faiblesse et ton aveuglement te devaient coûter cher un jour !
Louis a répondu, quand votre président l’a interrogé sur la violence qu’il avait exercée contre le peuple : J’étais le maître alors, j’ai fait ce qui me paraissait le bien.
Je ne dispute point sur les moyens que Louis employa pour opprimer le peuple et opérer ce qu’il appelle un bien ; je ne lui conteste pas non plus. le nom de maître, quoique dans le système de notre monarchie, et de l’aveu même de son aïeul, les rois ne régnassent que par la loi ; mais, qu’après le mauvais succès de ces moyens, qu’il avoue avoir employés parce qu’alors il était, dit-il, le maître, il ait eu l’hypocrisie de marquer de la joie des avantages du peuple ; qu’il ait dit au peuple, contre lequel il avait envoyé des armées, et contre lequel il épuisait toutes les violences de la tyrannie ; qu’il ait dit au peuple qu’il ne voulait que sa liberté, qu’il se soit réjoui de la fuite de ses soldats et de la mort de ceux qui n’avaient fait qu’exécuter ses volontés, puisqu’il était le maître ; qu’il ait affecté le désintéressement, l’amour du peuple, lorsqu’il se faisait secrètement une autre idée des choses, et lorsqu’il prenait les plus funestes mesures pour assurer sa domination ; que faut-il que l’on pense de la simplicité apparente avec laquelle on dit : J’étais alors le maître, et je voulais le bien ?
Au moins, Louis, vous n’étiez pas exempt d’être sincère. Et quelle loi de l’État, et quel sentiment généreux vous portait à la perfidie lorsque vous étiez le plus faible ?
Cette conduite, il faut en convenir, n’avait point alors de juge positif, pour un prince qui s’embarrassait peu de la conscience des gens de bien. Vous étiez au-dessus du peuple, disiez-vous ; mais vous notiez point à l’abri du ressentiment des hommes courageux qui conspirent