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Page:Saint-Just - Œuvres complètes, éd. Vellay, II, 1908.djvu/326

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Une société populaire, livrée à Chaumette, osa censurer votre décret sur les cultes, et loua, dans une adresse, l’opinion d’Hébert et de Chaumette. Fabre soutint ici ces opinions artificieuses. On attaqua l’immortalité de l’âme, qui consolait Socrate mourant. On prétendait plus ; on s’efforça d’ériger l’athéisme en un culte plus intolérant que la superstition. On attaqua l’idée de la Providence éternelle, qui sans doute a veillé sur nous. On aurait cru que l’on voulait bannir du monde les affections généreuses d’un peuple libre, la nature, l’humanité, l’être suprême, pour n’y laisser que le néant, et la tyrannie et le crime. Combien d’ennemis n’espérait-on point faire à la liberté, en lui imputant ces outrages ! Ils sont reconnus aujourd’hui traîtres à la patrie et royalistes, les auteurs de ces trames.

Chaumette, dans le temps de ces prestiges, envoya 30 mille livres à son père ; il l’avertit de n’acheter ni domaines nationaux, ni biens d’émigrés.

Puissent les patriotes qui couvrent la France s’aimer assez pour ne rien faire qui attire de nouveaux troubles dans la patrie ! Que les Français honorent la raison, mais que la raison n’oublie point la divinité.

C’est une chose remarquable, et dont la postérité aura honte, que l’étranger prit le rétablissement prétendu de la religion pour prétexte de la guerre qu’il nous fit, et s’efforça en même temps de nous donner l’athéisme.

Il y eut un autre parti chargé de corrompre les représentants du peuple, pour faciliter le scandale et la révolte aristocratique que l’on méditait ; ce fut celui de Chabot. Un autre parti, initié dans tous les autres, fut chargé d’attaquer et détruire le gouvernement et la représentation nationale, soit par la force, soit en obtenant son renouvellement.

Les partis criminels, chargés par l’étranger d’attaquer la représentation nationale et de provoquer votre renouvellement, vous ont présentés comme affaiblis, comme usés par dix huit mois de travaux : ceux-là n’en ont point dit autant des tyrans contemporains qui pèsent sur l’Europe depuis