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Page:Saint-Saëns - Portraits et Souvenirs, Société d’édition artistique.djvu/151

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engagent des artistes comme des meubles de luxe, demandant des chanteurs "qui n’aient pas trop de voix, pour ne pas gêner les conversations" (le fait s’est passé pendant un de mes séjours à Londres) ; c’est très mal juger. Depuis que j’étudie l’Angleterre, je l’ai toujours trouvée avide de musique, patiente à l’audition, réservée dans l’appréciation, intéressée par l’art et très capable d’accueillir avec enthousiasme les œuvres et les artistes qui ont eu le don de lui plaire. Le public anglais est poli, applaudissant même ce qui l’ennuie ; mais que de nuances dans ses applaudissements, et qu’il est aisé d’y démêler la vérité, quand on n’a pas d’intérêt a s’illusionner !


II

De plus habiles que moi ayant appris aux lecteurs du continent ce que sont les Universités anglaises, je me dispenserai de le faire, et parlerai seulement du plaisir que j’ai eu à visiter cette charmante ville de Cambridge, nid d’ogives dans la verdure, si originale avec tous ses colleges, vastes constructions gothiques ou Renaissance, anciennes, ou modernes du même style, ayant cours immenses, pelouses magnifiques, arbres séculaires ; souvent contiguës, se communiquant et formant ainsi