nos mœurs, les chefs d’orchestre ne conduisent plus, ils pédalent ; au lieu de battre la mesure, ils battent des « records »…
Pour moi, qui ai dans la mémoire toutes les œuvres consacrées, les ayant vu représenter alors que les vraies traditions existaient encore, je ne puis les entendre ; la souffrance est trop grande de subir toutes ces horreurs et de voir avec quelle aisance elles sont perpétrées et acceptées.
Oh ! non, ce n’est pas « ça », ce n’est pas « ça » du tout !
Mais s’il y au monde quelqu’un pour qui ce ne soit pas « ça », c’est surtout Mozart.
Imaginez des acteurs de grand talent n’ayant jamais joué que Dumas, Sardou, et autres prosateurs modernes, à qui l’on ferait jouer, du jour au lendemain, le Misanthrope. Ils n’y perdraient aucune de leurs qualités ; mais certaines de ces qualités seraient sans emploi, alors que d’autres, nécessaires pourtant, viendraient à leur manquer ; ils seraient gênés comme dans des habits d’emprunt. Cela pourrait être curieux et intéressant ; ce ne serait pas « ça ».
Voilà exactement ce qui se passe quand des artistes