Aller au contenu

Page:Saint-Saëns - Portraits et Souvenirs, Société d’édition artistique.djvu/216

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ière, mais dont le charme et la fraîcheur ne sauraient être trop vantés.

Inutile de parler de l’œuvre de Mendelssohn, il est assez connu ; cependant Élie, œuvre gigantesque, complet à tous les points de vue, chef-d’œuvre et type de l’oratorio moderne, a été bien rarement exécuté à Paris. Pour ce qui est de l’oratorio ancien, qui constitue a lui seul toute une bibliothèque, on a prétendu que notre public ne se l’assimilerait pas. C’est, un préjugé, et rien de plus : les tentatives de M. Lamoureux dans ce genre avaient attiré non seulement le public, mais la foule. Si nous avions une vaste salle munie d’un orgue, une société chorale et orchestrale formée en vue de ce genre, faisant entendre l’œuvre immense (et beaucoup plus varié qu’on ne le suppose) de Haendel, ce qui est possible d’exécuter, dans celle de Bach, et tant d’œuvres modernes, depuis Mendelssohn et Schumann jusqu’à Gounod et M. Massenet, en passant par Berlioz et Liszt, croit-on que le public lui ferait défaut ? Jules Simon, lorsqu’il était ministre, a caressé ce beau rêve artistique ; malheureusement les ministres passent, et les idées restent… sur le carreau. Pourtant nous ayons eu, en outre des brillantes tentatives de M. Lamoureux, les exécutions plus modestes dues à l’initiative de M. Bourgault-Ducoudray, celles de la Société Concordia. Tous ces essais ont prouvé la vitalité du genre et la faveur dont il jouirait près de