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FRANZ LISZT
On ne saurait croire avec quel éclat, quel prestige magique apparaissait
aux jeunes musiciens des premiers temps de l’époque impériale ce nom de
Liszt, étrange pour nous autres Français, aigu et sifflant comme une
lame d’épée qui fouette l’air, traversé par son z slave comme par le
sillon de la foudre. L’artiste et l’homme semblaient appartenir au monde
de la légende. Après avoir incarné sur le piano le panache du
romantisme, laissé derrière lui la traînée étincelante d’un météore,
Liszt avait disparu derrière le rideau de nuages qui cachait alors
l’Allemagne, si différente de celle de nos jours, cette Allemagne
composée d’un agglomérat de petits royaumes et duchés autonomes,
hérissée de châteaux