Page:Saint-Saëns - Portraits et Souvenirs, Société d’édition artistique.djvu/39

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rompu à la fois au mécanisme de l’orgue et du piano, sont indispensable à l’exécution de cette œuvre ; ce qui revient à dire que les occasions de l’entendre dans de bonnes conditions sont assez rares.

Les Soirées de Vienne les Rapsodies Hongroises, bien que formées de motifs empruntés, sont de véritables créations où se manifeste le talent le plus raffiné ; les Rapsodies peuvent être considérées comme les illustrations du livre si curieux écrit par Liszt sur la musique des Bohémiens. C’est bien à tort qu’on y verrait seulement des morceaux brillants ; il y a là toute une reconstitution et, si l’on peut dire, une « civilisation » de la musique d’un peuple, du plus haut intérêt artistique. L’auteur n’y a pas visé la difficulté, qui n’existait pas pour lui, mais l’effet pittoresque et la reproduction imagée du bizarre orchestre des Tziganes. Dans ses œuvres pour piano, d’ailleurs, la virtuosité n’est jamais un but, mais un moyen. Faute de se placer à ce point de vue, on prend sa musique au rebours du sens et on la rend méconnaissable.

Chose étrange ! Si l’on met à part la magnifique Sonate, audacieuse et puissante, ce n’est pas