Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 4-5.djvu/31

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N’est-il pas évident que la véritable cause de la révolution actuelle est le désir que les gouvernés ont de restreindre les pouvoirs des gouvernants, de diminuer la considération extrêmement exagérée dont ils sont investis, de réduire les sommes qu’ils perçoivent pour le payement de leurs travaux, attendu qu’ils jugent que ces travaux sont beaucoup trop chèrement payés pour les services qu’ils rendent à la société ?

N’est-il pas évident, enfin, que la révolution ne sera terminée, que le calme ne sera rétabli qu’après que les gouvernés auront atteint leur but ?

L’expérience de tous les siècles connus a prouvé que l’espèce humaine a toujours travaillé à l’amélioration de son sort, et, par conséquent, au perfectionnement de son organisation sociale, d’où il résulte qu’il est de sa nature de perfectionner indéfiniment son régime politique en

    été les hommes charges de l’administration des affaires publiques.

    L’autre chose importante à observer, c’est que la révolution n’a pas encore pris la grande direction qui lui avait été donnée par les philosophes du xviiie siècle, puisqu’elle s’est beaucoup plus occupée jusqu’à ce jour des hommes que des choses, de la forme du gouvernement que des principes fondamentaux du système. Je n’occuperai de ces deux observations dans la lettre suivante.