Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 4-5.djvu/82

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

taire, à son tour, ne peut plus être classée qu’en subalterne, comme une force purement passive, destinée même vraisemblablement à devenir un jour tout à fait inutile.

Or, l’affranchissement des communes a posé la base de ce nouvel état de choses ; il en a préparé la possibilité, et même la nécessité, qui s’est ensuite développée de plus en plus, ainsi que nous le prouverons bientôt. Cet affranchissement a constitué la capacité industrielle, puisqu’il a établi pour elle une existence sociale indépendante du pouvoir militaire.

Avant cette époque, outre que les artisans pris collectivement étaient dans la dépendance absolue des militaires, chacun d’eux était entièrement soumis à l’arbitraire individuel du possesseur de la terre dont il faisait partie.

L’affranchissement, en laissant subsister le premier genre d’arbitraire, anéantit le second, et par suite créa le germe de la destruction du premier. Auparavant, les artisans ne possédaient rien en propre, tout ce qu’ils possédaient et eux-mêmes appartenaient à leur seigneur ; ils n’avaient que ce qu’il voulait bien leur laisser. L’affranchissement créa une propriété industrielle ayant pour origine le travail, propriété