Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/401

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fautes légères, et non comme des crimes dignes de la peine capitale.

Ces condamnations ont eu toujours pour objet de rendre le clergé catholique tout-puissant, en sacrifiant la classe des pauvres aux laïques riches et investis du pouvoir, à condition que ces derniers consentiraient eux-mêmes à se laisser dominer sous tous les rapports par les ecclésiastiques.

Quant à la compagnie de Jésus, le célèbre Pascal en a si bien analysé l’esprit, la conduite et les intentions, que je dois me borner à renvoyer les fidèles à la lecture des Lettres provinciales. J’ajouterai seulement que la nouvelle compagnie de Jésus est infiniment plus méprisable que l’ancienne, puisqu’elle tend à rétablir la prépondérance du culte et du dogme sur la morale, prépondérance qui avait été anéantie par la révolution, tandis que les premiers jésuites s’efforçaient seulement de prolonger l’existence des abus qui s’étaient introduits dans l’Église à cet égard.

Les anciens jésuites ont défendu un ordre de choses qui existait, les nouveaux entrent en insurrection contre le nouvel ordre de choses, plus moral que l’ancien, qui tend à s’établir.