Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/407

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regardés comme les plus zélés pour le bien des pauvres, et les plus capables de découvrir les moyens d’améliorer l’existence morale et physique de la classe la plus nombreuse.

Quand les chefs du clergé eurent obtenu la souveraineté de Rome, et qu’ils en eurent fait la capitale du monde chrétien, quand ils eurent centralisé la puissance sacerdotale dans les mains d’un pape, le motif qui détermina les élections des pontifes fut principalement que le candidat auquel le sacré collège accordait la préférence était celui qui possédait au plus haut degré la capacité nécessaire pour écraser l’aristocratie de la naissance sous le poids de l’aristocratie des talents.

Mais les motifs qui déterminèrent l’élection de Léon X furent différents, et même opposés à ceux qui avaient guidé les électeurs précédents, dont les intentions avaient été plus ou moins chrétiennes : les cardinaux, dans cette occasion, agirent conformément au plan de conduite qu’ils avaient adopté, et que j’ai exposé ci-dessus ; ils se proposèrent uniquement pour but de conserver au clergé ses richesses et d’accroître ses jouissances mondaines.

Léon X était de la pâte dont les rois sont