Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/408

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faits, et par conséquent, il n’était point propre à faire un pape : en effet, toute sa conduite démontra qu’il prisait beaucoup plus ses droits de naissance que ceux qu’il tenait de la papauté ; il organisa le service d’honneur auprès de sa personne sur le pied d’une cour ayant un chef laïque. Sa sœur eut à Rome une maison et un entourage de princesse, non pas à raison de sa proche parenté avec le pape, mais en sa qualité de fille du prince laïque le plus important de l’Italie.

Léon X protégea les poètes, les peintres, les architectes, les sculpteurs et les savants ; il protégea tous les Grecs érudits qui se réfugièrent à cette époque en Italie ; mais ce fut en Prince temporel qu’il les protégea, et uniquement pour se procurer des jouissances, et pour donner un lustre mondain à son règne. Un véritable pape aurait profité de l’essor que l’esprit européen prenait à cette époque dans toutes les directions importantes, pour combiner les efforts des savants, des artistes et des chefs des grandes entreprises industrielles, avec les intérêts du clergé et avec ceux des pauvres, contre les prétentions héréditaires du pouvoir temporel, dont l’origine est impie, ainsi que je l’ai dit plus haut, puisque ses droits primitifs ont été fondés sur le