Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/410

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eût exercé à leur égard les droits d’un prince laïque.

Dans ses rapports diplomatiques avec Charles-Quint, Léon X traita beaucoup plus en prince de la maison de Médicis, qu’en pape. Il en résulta que la papauté n’inspira plus d’inquiétude à l’Empereur, et que Charles-Quint ne se sentant plus contenu par la force ecclésiastique, qui pouvait seule opposer une barrière à l’ambition des princes laïques, conçut le projet d’établir à son profit une monarchie universelle, projet qui a été renouvelé par Louis XIV et par Bonaparte, tandis qu’aucun de princes européens laïques, depuis Charlemagne jusqu’au seizième siècle, n’en avait tenté l’exécution.

Telle était la situation dans laquelle se trouvait la seule religion qui existât alors en Europe, lorsque Luther commença son insurrection contre la cour de Rome.

Les travaux de ce réformateur se divisèrent naturellement en deux parties : l’une critique, à l’égard de la religion papale ; l’autre ayant pour objet l’établissement d’une religion distincte de celle que dirigeait la cour de Rome.

La première partie des travaux de Luther a pu être et a été complète. Par sa critique de la