Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/436

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À cette même époque, toutes les nations étaient divisées en deux grandes classes, celles des maîtres et celle des esclaves ; la religion ne pouvait exercer une action puissante que sur les maîtres, puisqu’ils étaient les seuls qui fussent libres d’agir à leur gré ; à cette époque, la morale ne pouvait être que la partie la moins développée de la religion, puisqu’il n’y avait point de réciprocité de devoirs communs entre les deux grandes classes qui divisaient la société ; le culte et le dogme devaient se présenter avec beaucoup plus d’importance que la morale ; les pratiques religieuses, ainsi que les raisonnements sur l’utilité de ces pratiques et des croyances sur lesquelles elles étaient fondées, étaient les parties de la religion qui devaient occuper le plus habituellement les ministres des autels, ainsi que la masse des fidèles.

En un mot, la partie matérielle de la religion a joué un rôle d’autant plus considérable que cette institution a été plus près de sa fondation, et la partie spirituelle a toujours acquis de la prépondérance à mesure que l’intelligence de l’homme s’est développée.

Aujourd’hui le culte ne doit plus être envisagé que comme un moyen d’appeler, dans les jours