Page:Saint-Simon - Œuvres, vol. 6-7.djvu/441

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

philanthropiques une direction fausse, contraire au bien public ; et, croyant servir les progrès de l’esprit humain, le feraient au contraire rétrograder, si la chose était jamais possible.

De ces quatre grands faits, je conclus que ma troisième accusation d’hérésie contre les protestants, à raison du dogme qu’ils ont adopté, est solidement fondé.

J’ai dû critiquer le protestantisme avec la plus grande sévérité, afin de faire sentir aux protestants combien la réforme de Luther a été incomplète, et combien elle est inférieure au Nouveau Christianisme ; mais, comme je l’ai énoncé en commençant l’examen des travaux de Luther, je n’en sens pas moins profondément combien, malgré ses nombreuses erreurs, il a rendu de grands services à la société dans la partie critique de sa réforme. D’ailleurs ma critique porte sur le protestantisme regardé par les protestants comme la réforme définitive du Christianisme, elle est bien loin d’attaquer le génie opiniâtre de Luther. Quand on se reporte au temps où il a vécu, aux circonstances qu’il a eues à combattre, on sent qu’il a fait tout ce qu’il était possible de faire alors pour enfanter la réforme et pour la faire adopter. En présentant la morale