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Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 1.djvu/162

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[1693]
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BATAILLE DE NEERWINDEN.

doit ; milord Lucan, capitaine des gardes du corps du roi d’Angleterre ; le duc d’Uzès, qui eut les deux jambes emportées, et le prince Paul de Lorraine, dernier fils de M. de Lislebonne, colonels ; le premier d’infanterie, l’autre de cavalerie ; cinq brigadiers de cavalerie : Saint-Simon, mon parent éloigné, de la branche de Monbleru ; Montfort, notre mestre de camp, à la tête des carabiniers ; Quoadt, notre brigadier. Je le vis tuer d’un coup de canon devant nous dès le grand matin (le duc de La Feuillade devint par là commandant de notre brigade et s’en acquitta avec distinction ; il disparut un moment après et nous fûmes plus d’une demi-heure sans le revoir : c’est qu’il étoit allé faire sa toilette ; il revint poudré et paré d’un beau surtout rouge, fort brodé d’argent, et tout son ajustement et celui de son cheval étoient magnifiques) ; le comte de Montrevel, neveu du lieutenant général, et Boolen, qui avoit le Royal-Allemand ; Gournay, un des deux maréchaux de camp mis aux carabiniers ; Rebé, qui avoit Piémont, et brigadier ; Gassion, enseigne des gardes du corps et brigadier, et un grand nombre d’officiers particuliers. J’y perdis le marquis de Chanvalon, mon cousin germain, enseigne des gens d’armes de la garde, fils unique de la sœur de ma mère, qui ne s’en est jamais consolée.

Les blessés furent : M. le prince de Conti, très-légèrement ; le maréchal de Joyeuse et le duc de Montmorency de même ; le comte de Luxe, son frère, dangereusement ; le duc de La Rocheguyon, un pied fracassé ; le chevalier de Sillery, une jambe cassée, qui n’étoit là qu’à la suite de M. le prince de Conti, dont il étoit écuyer ; Fonville et Saillant, capitaines aux gardes, dont deux autres furent tués ; M. de Bournonville, dans les gens d’armes de la garde, fort blessé ; M. de Villequier, fort légèrement.

Artagnan, major des gardes françoises et major général de l’armée, fort bien avec M. de Luxembourg et encore mieux avec le roi, lui porta la nouvelle et en eut le gouvernement d’Arras et la lieutenance générale d’Artois. Le comte