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Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 1.djvu/224

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CHAPITRE X.


Éclat entre MM. de Richelieu et de Luxembourg, dont tout l’avantage demeure au premier. — M. de Bouillon, moqué par le premier président Harlay, et son repentir. — Sa chimère d’ancienneté et celle de M. de Chevreuse. — Tentative échouée de la chimère d’Épernon. — Prétention de la première ancienneté des Vendôme désistée en même temps que formée. — D’où naît le rang intermédiaire des bâtards. — Ruse, adresse, intérêt, succès du premier président Harlay et sa maligne formation de ce rang intermédiaire. — Déclaration du roi pour le rang intermédiaire. — Harlay obtient parole du roi d’être chancelier. — Princes du sang priés de la bouche du roi de se trouver à l’enregistrement et à l’exécution de sa déclaration, et les pairs, de sa part par une lettre à chacun de l’archevêque-duc de Reims. — M. le duc et M. le prince de Conti mènent M. du Maine chez MM. du parlement. — M. de Vendôme mené chez tous les pairs et chez MM. du parlement par M. du Maine, et reçu comme lui au parlement sans presque aucun pair. — MM. du Maine et de Toulouse visités comme les princes du sang par les ambassadeurs.


L’affaire en règlement de juges se poussa vivement au conseil. Chacun de nous, excepté M. de Lesdiguières et moi à cause de notre minorité, y forma une demande à part pour allonger, chose dont nous ne nous cachions plus. Force factums de part et d’autre, et force sollicitations comme nous avions fait au parlement. M. de Vendôme et moi fûmes chargés d’aller ensemble parler au chancelier Boucherat, et nous y fûmes à la chancellerie à Versailles de chez Livry où M. de Vendôme m’avoit donné rendez-vous. Argouges, Bignon, Ribeyre et Harlay, gendre du chancelier, tous conseillers d’État, furent nos commissaires, et Creil de Choisy, maître des requêtes, rapporteur. Quantité de conseillers