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Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 1.djvu/415

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Mme de Montgon ;

Et pour première femme de chambre, Mme Camoin ; Peu après, le P. Lecomte, jésuite, pour confesseur, et dans la suite,

L’évêque de Meaux, premier aumônier ci-devant de Mme la Dauphine, et auparavant précepteur de Monseigneur ;

Et Villacerf acheta du roi la charge de premier maître d’hôtel.

Il faut voir maintenant ce qu’on sut des raisons de chacun de ces choix et de celui de Mme de Castries pour dame d’atours de Mme la duchesse de Chartres, au lieu de la comtesse de Mailly, qui se trouvera en son temps.

Pour celui du comte de Tessé, les raisons en sont visibles et j’ai suffisamment parlé de sa personne.

J’en dis autant de celui de la comtesse de Mailly ; Et pour le P. Lecomte, ce fut une affaire intérieure de jésuites, dont le P. de La Chaise fut le maître.

La duchesse du Lude étoit sœur du duc de Sully, qui fut chevalier de l’ordre en 1688, fille de la duchesse de Verneuil et petite-fille du chancelier Séguier. Elle avoit épousé en premières noces ce galant comte de Guiche, fils aîné du maréchal de Grammont qui a fait en son temps tant de bruit dans le monde, et qui fit fort peu de cas d’elle et n’en eut point d’enfants. Elle étoit encore fort belle et toujours sage, sans aucun esprit que celui que donne l’usage du grand monde et le désir de plaire à tout le monde, d’avoir des amis, des places, de la considération, et avoir été dame du palais de la reine : elle eut de tout cela, parce que c’étoit la meilleure femme du monde, riche, et qui, dans tous les temps de sa vie, tint une bonne table et une bonne maison partout, et basse et rampante sous la moindre faveur, et faveurs de toutes les sortes. Elle se remaria au duc du Lude par inclination réciproque, qui étoit grand maître de l’artillerie, extrêmement bien avec le roi, et d’ailleurs fort à la