et encore plus Anne de Rohan sa femme, fille de Pierre, prince de Guéméné, frère aîné de son père. Lui, elle et Mme de Chevreuse, toute leur vie, ne furent qu’un, et avec eux, en quatrième, leur belle-mère, seconde femme de leur père, qui avoit autant d’esprit et d’intrigue qu’eux ; et, ce qui peut passer pour un miracle, toutes trois parfaitement belles et fort galantes, sans que leur beauté ni leur galanterie ait jamais formé le moindre nuage de galanterie ni de brouillerie entre elles.
Le prince de Guéméné, non seulement voyoit trop clair pour ignorer ce qui se passoit dans sa maison, mais il y trouvoit son compte, et dès là, non seulement il le trouvoit fort bon, mais il étoit des confidences sans en faire semblant au dehors. Leçon utile à la grandeur d’une maison, quand il y a des beautés qui savent faire usage de leurs charmes, heureusement fatale à la maison de Rohan, pour le répéter encore, et que M. de Soubise a si exactement et si utilement suivie.
CHAPITRE X.