Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 3.djvu/121

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faite jusqu’à sa mort avec une grande fidélité et une grande exactitude. Il étoit fort bien avec le roi, et généralement aimé, estimé et considéré, et voyoit chez lui les plus grands seigneurs. Cet estampilla ne peut jamais s’absenter du lieu où est, le roi, et les ministres le ménagent.

J’attendrai à parler des infants, infantes et de leur maison quand l’occasion s’en présentera, parce qu’il y en a eu peu et encore moins de maisons pour eux en Espagne, jusqu’aux enfants de Philippe V.




CHAPITRE VII.


Changements à la cour d’Espagne à l’arrivée du roi. — Singularité de suzeraineté et de signatures de quelques grands d’Espagne. — Autres conseillers d’État. — Mancera et son étrange régime. — Amirante de Castille. — Frigilliane. — Monterey. — Tresmo. — Fuesalida. — Montijo. — Patriarche des Indes. — Vie du roi d’Espagne en arrivant. — Louville en premier crédit. — Duc de Monteléon. — Coutume en Espagne, dite la saccade du vicaire. — P. Daubenton, jésuite, confesseur du roi d’Espagne. — Aversberg, ambassadeur de l’empereur après Harrach, renvoyé avant l’arrivée du roi à Madrid. — Continuation du voyage des princes. — Folie du cardinal Le Camus sur sa dignité.


Aussitôt après que le roi d’Espagne fut arrivé à Madrid, il prit l’habit espagnol et la golille[1], et fit quelques changements et réformes. D’une trentaine de gentilshommes de la chambre en exercice il les réduisit à six, et ôta les appointements à ceux qui n’avoient jamais eu d’exercice. Le comte de Palma, grand d’Espagne et neveu du cardinal Portocarrero, eut la vice-royauté de Catalogne en la place du

  1. La golille était une espèce de collet en usage chez les Espagnols.