CHAPITRE IX.
Le royaume de Hongrie n’avoit jamais tari de mécontents, et en avoit souvent des marques qui leur avoient été funestes depuis que la maison d’Autriche avoit dépouillé les états du droit d’élection des rois de Hongrie. Cela intéressoit extrêmement la noblesse, surtout les grands seigneurs. Les peuples aussi se prétendoient vexés et foulés ; et les griefs de religion, ou la grecque et la protestante ont un grand nombre de sectateurs, étoffent une autre semence de soulèvement. Mais les garnisons allemandes, et presque toutes les grandes places occupées par des Allemands, indisposoient toute la nation en général. Il en coûta la tête en 1671 aux comtes Serini du nom d’Esdrin, gouverneur de Croatie, à Frangipani et à sa femme, sœur de Serini, et à Nadasti, président du conseil souverain de Hongrie, et la prison perpétuelle au fils du comte Serini, où il est mort plus de trente ans après. Sa sœur, fille du comte Serini exécuté, avoit épousé le prince Ragotzi, dont elle eut le prince Ragotzi