Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 3.djvu/302

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même de ceux qui ne sont point sortis d’Espagne, ont pris le manteau ducal, mais presque aucun Espagnol naturel. De marques dans leurs maisons, nulles, excepté le dais. Ils l’ont de velours et souvent leurs armes brodées dans la queue, etc. Les conseillers d’État et les titulados, et il y en a de fort étranges, en ont aussi, mais de damas, avec un portrait du roi dans la queue, comme le dais étant là pour le portrait ; de balustres, le roi et la reine même n’en ont point.

Démissions des grandesses inconnues, mais les fils aînés des grands ont des distinctions, et leurs femmes ne diffèrent presque en rien de celles des grands ; toutefois deux exemples sous Philippe V, l’un après la bataille d’Almanza pour le duc de Berwick, l’autre pour moi à l’occasion du double mariage : deux cas uniques, deux étrangers, deux hommes qui, comme ducs de France, jouissoient déjà de tous les honneurs de la grandesse, et ces deux exceptions portées par la concession même ; inutilité abusive de celui du comte de Tessé.

Couverture d’un grand majestueuse, semblable à la première audience solennelle d’un ambassadeur.

Différence des trois classes : La première trouve la famille du roi, c’est-à-dire ses bas officiers, à la descente du carrosse, le majordome de semaine au bas du degré, et le degré entier bordé des hallebardiers de la garde sous les armes jusqu’à l’entrée de l’appartement, quelques grands au haut du degré qui en descendent deux marches ; se couvre avant de parler au roi, et ayant fini et fait la révérence, se couvre avant que le roi commence à lui répondre et l’écoute couvert ; la garde des régiments des gardes espagnoles et wallonnes sous les armes dans la place du palais ; reçoit les mêmes honneurs en sortant comme en entrant.

La seconde n’en a aucun en entrant ni en sortant, trouve le majordome de semaine au haut du degré et quelques