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Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 3.djvu/303

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grands un peu plus loin, parle au roi découvert, se couvre avant qu’il lui réponde.

La troisième trouve le majordome de semaine à la porte de l’appartement du roi ; nuls grands au-devant de lui ; parle au roi et attend sa réponse, découvert, qui ne lui dit cobrios qu’après lui avoir baisé la main, et ne se couvre qu’à la muraille. Toutes trois gardent chez la reine les mêmes différences de se couvrir.

Le roi est debout, la reine chez elle est assise dans un fauteuil, et ne dit point cobrios parce qu’elle ne fait pas les grands. Point de fonctions de parrain chez elle. Son majordome n’accompagne le grand que jusqu’à sa première révérence, qu’il fait avec lui ; à la seconde salue les dames avant les grands, et point les seigneurs ni les gens de qualité, non plus que chez le roi ; va faire un compliment aux dames qui ont l’excellence lorsque la reine se retire ; chez le prince des Asturies, visite de respect sans se couvrir et sans cérémonie.

Nulle cérémonie, nul acte public, nulle fonction, nulle fête publique que le roi donne au palais ou ailleurs, à laquelle il assiste au dehors, que les grands ne soient invités, leurs femmes, s’il y a des dames, et leurs belles-filles aînées, et s’il n’y a point à se couvrir, les maris de celles-ci, et partout en ces occasions, qui sont très fréquentes, ils ont tous beaucoup d’avantages en nombre et en distinctions de places.

Eurent, eux et leurs femmes, leurs fils et belles-filles aînées, les premières et plus proches places au mariage du prince des Asturies, et conviés d’y venir à Lerma, pareillement à Madrid au baptême de don Philippe, où j’ai remarqué le dégoût qu’ils eurent d’y porter les honneurs.

Les grands furent tous mandés et assistèrent, seuls, avec le service le plus étroit et le plus indispensable, à la lecture et à la signature du contrat de mariage du roi et de l’infante.