bien servir ses amis, mais rarement, et n’en servoit point d’autres, et ne laissoit pas d’être en tout fort dangereux et de prendre en aversion sans cause, et alors de nuire infiniment.
M. de Vendôme revint d’Anet après avoir passé encore une fois par le grand remède. Il se comptoit guéri, et ne le fut jamais. Il demeura plus défiguré qu’il ne l’étoit auparavant cette deuxième dose, et assez pour n’oser se montrer aux dames et aller à Marly. Bientôt il s’y accoutuma et tâcha d’y accoutumer les autres. Ce ne fut pas sans dégoût, et sans chercher sa physionomie et ses principaux traits, qui ne se retrouvèrent plus ; il paya d’audace, en homme qui se sent tout permis et qui se veut tout permettre. Il avoit de bons appuis. C’étoit en janvier, et il y avoit des bals à Marly ; le roi s’en amusa tous les voyages jusqu’au carême ; et la maréchale de Noailles en donna souvent à Mme la duchesse de Bourgogne, chez elle à Versailles, qui avoit l’air d’être en particulier.
CHAPITRE V.