CHAPITRE VI.
Je ne sais si les malheurs de l’année qui vient de finir, et les grandes choses qu’on méditoit pour celle-ci, persuadèrent au roi les plaisirs de l’hiver comme une politique qui donneroit courage à son royaume, et qui montreroit à ses ennemis le peu d’inquiétude que lui donnoient leurs prospérités. Quoi qu’il en soit, on fut surpris de lui voir déclarer, dès les premiers jours de cette année, qu’il y auroit des bals à Marly tous les voyages, et dès le premier de l’année jusqu’au carême, d’en nommer les hommes et les femmes pour y danser, et dire qu’il seroit bien aise qu’on en donnât sans préparatifs à Versailles à Mme la duchesse de Bourgogne. Aussi lui en donna-t-on beaucoup, et à Marly il y eut de temps en temps des mascarades. Un jour même le roi voulut que tout ce qui étoit à Marly de plus grave et de plus âgé se trouvât au bal, et masqué, hommes et femmes ; et lui-même, pour ôter toute exception et tout embarras, y vint et y demeura toujours avec une robe de gaze par-dessus son habit ; mais cette légèreté de mascarade ne fut