Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 5.djvu/251

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Italie. Il étoit tenu à Chamillart, étoit content d’avoir humilié La Feuillade, à la vérité content à bon marché. Il lui envoya un courrier pour lui apprendre les ordres qu’il venoit de recevoir, l’empêcher de s’embarquer et le faire revenir à Briançon, où il alloit dès qu’il pourroit être transporté, et repasser avec l’armée, plutôt que s’en aller seul et devant par Gênes. La Feuillade, ravi de se voir moins mal avec ce prince qu’il n’avoit lieu de le croire, ne se le fit pas dire deux fois et s’en alla à Briançon.

Ce fut où Besons joignit M. le duc d’Orléans. Il avoit commandé sous lui la réserve, puis avoit été mis par le roi auprès de lui lorsqu’il avoit commandé la cavalerie. M. le duc d’Orléans avoit pris de l’estime et de l’amitié pour lui. Il servoit cette année sur les côtes de Normandie, parce que sa santé ne lui avoit pas permis mieux. M. le duc d’Orléans le demanda au roi qui le lui accorda, et Besons en meilleure santé et flatté de ce souvenir, l’alla trouver le plus tôt qu’il lui fut possible.




CHAPITRE XV.


Promptitude incroyable avec laquelle j’apprends les malheurs devant Turin. — Nancré apporte le détail pour la bataille de Turin. — Mort de Murcé de ses blessures ; fadaises sur lui par rapport à Mme de Maintenon. — Victoire de Médavy en Italie sur le prince de Hesse, depuis roi de Suède. — Médavy chevalier de l’ordre ; autres récompenses. — Mme de Nancré et d’Argenton à Grenoble. — On ne pense plus à repasser en Italie, qui se perd. — M. le duc d’Orléans à Versailles. — Ce qu’il pense de La Feuillade et ses officiers généraux. — La Feuillade perdu et rappelé. — La Feuillade et le cardinal Le Camus. — La Feuillade salue le roi ; très mal reçu. — Électeur de Cologne incognito à Paris et à Versailles. — Mort de