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Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 5.djvu/252

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Saint-Pouange. — Chamillart grand trésorier de l’ordre. — Mort de Mme de Barbezieux. — Mort de Boisfranc. — Survivance de Maréchal à son fils ; alarme des survivanciers. — Mme de La Chaise à Marly en absence de Mme la duchesse de Bourgogne et de Madame. — Dispute entre le duc de Tresmes et M. de La Rochefoucauld pour le chapeau du roi. — Piété de Mgr le duc de Bourgogne. — Le roi de Suède, victorieux en Saxe, y dicte la paix au roi Auguste. — Sa glorieuse situation et sa lourde faute. — Patkul et sa catastrophe. — Stanislas reconnu roi par la France ; mécontents et leurs progrès. — Mariage arrêté de l’archiduc avec une princesse de Wolfenbuttel. — Facilité des princes protestants à se faire catholiques pour des avantages, et sa véritable cause. — Succès et séparation des armées en Espagne. — Secours d’argent à l’archiduc. — Conférences refusées par les alliés sur la paix. — Villars et le duc de Noailles de retour. — Le roi entretient le prince de Rohan sur la bataille de Ramillies. — Surville et La Barre accommodés, le premier demeurant perdu. — Mme le Châtillon ; sa famille, son caractère, sa conduite ; quitte Madame et y demeure. — Mariage du fils de Livry avec une fille du feu prince Robert ; grâces du roi à cette occasion. — M. de Beauvilliers cède son duché, etc., à son frère, et le marie à la fille unique de feu Besmaux. — Conduite admirable de la duchesse de Beauvilliers. — Bergheyck à Versailles ; son caractère et sa fortune. — Vendôme de retour. — Grand prieur à Gênes. — Ridicule de Mme de Maintenon sur Courcillon.


J’étois allé passer un mois à la Ferté, j’y recevois les nouvelles d’Italie que M. le duc d’Orléans me faisoit envoyer avec soin, et des lettres de sa main quand il ne vouloit pas que ce qu’il me mandoit passât par d’autres. J’étois donc pleinement instruit des malheurs qui s’y préparoient, et fort inquiet, lorsqu’un gentilhomme arrivant de Rouen chez son frère, tout auprès de chez moi, y vint comme nous nous promenions Mme de Saint-Simon et moi dans le parc avec du monde, et nous raconta le désastre de Turin avec les circonstances exactes sur M. le duc d’Orléans, sur le maréchal de Marsin, et sur tout le reste, telles que le roi les apprit trois jours après seulement, par le courrier qui en porta la nouvelle (et moi, quatre jours, par mes lettres de la cour et de Paris), sans que nous ayons jamais pu comprendre com-