Les généraux des armées partirent chacun pour la leur. M. le duc d’Orléans s’arrêta à Bayonne pour voir la reine veuve de Charles Ier, qui lui donna un fauteuil. M. le duc d’Orléans, qui ne l’auroit osé prétendre, se garda bien de le refuser.
En Espagne, les infants ont un fauteuil devant le roi et la reine. Il leur est venu de celui des légats a latere, qui sont reçus partout presque comme le ’pape en personne, et à qui nos rois ont été au-devant fort loin, hors de leur ville, jusqu’à Louis XIV exclusivement, mais qui y envoya Monsieur, qui donna la main au cardinal Chigi, lequel eut, comme je l’ai marqué (t. II, p. 80), à propos de l’erreur d’une tapisserie, un fauteuil à son audience du roi. Si les légats l’ont eu en France, on peut juger si les rois particuliers des Espagnes le leur disputoient. Ils le donnèrent aussi aux cardinaux qui ont tant gagné par le grand rang des cardinaux légats, et par la fermeté de la politique romaine, à porter le leur au plus haut point qu’elle a pu. Ferdinand et Isabelle, ayant réuni les couronnes particulières d’Espagne, firent trop d’usage des papes et de la cour de Rome pour changer ce cérémonial. Philippe Ier, dit le Beau, leur gendre, à qui ces couronnes devoient toutes arriver, n’eut que celle de Castille,