Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1856, octavo, tome 6.djvu/204

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Haye. Le prince Eugène avoit refusé d’aller en Espagne, ce que l’archiduc ne lui pardonna jamais, et l’accusa toujours d’avoir empêché la cour de Vienne de le secourir autant et aussi à temps qu’il auroit fallu pour assurer ses succès. Staremberg alla commander, l’armée d’Espagne. J’ai voulu raconter de suite toute cette expédition manquée d’Écosse ; retournons maintenant un peu en arrière.




CHAPITRE X.


Mariage de Béthune et d’une sœur du duc d’Harcourt ; de Fervaques et de Mlle de Bellefonds ; de Gassion et d’une fille d’Armenonville ; de Monasterol et de la veuve de La Chétardie. — Le chancelier de Pontchartrain refuse un riche legs de Thevenin. — Mort et substitution du vieux marquis de Mailly. — Mort de la duchesse d’Uzès. — Retraite, caractère et traits de Brissac, major des gardes du corps. — Cardinal de Bouillon perd un procès devant le roi contre les réformés de Cluni. — Mariage et grandesse de M. de Nevers d’aujourd’hui. — Extraction et caractère de Jarzé, qui succède à Puysieux en Suisse. — Tentative d’un capitaine de vaisseau, qui avoit pris le nom et les armes de Rouvroy, d’être reconnu de ma maison. — Mme la duchesse de Bourgogne blessée. — Mot étrange du roi. — Anecdote oubliée sur l’abbé de Polignac, depuis cardinal. — Voyage de Chamillart vers l’électeur de Bavière en Flandres. — Mgr le duc de Bourgogne secrètement destiné à l’armée de Flandre, et le duc de Vendôme sous lui.


Il se fit plusieurs mariages : Béthune, neveu de la reine de Pologne, qui n’avoit presque rien vaillant, plus touché de l’alliance que du bien, épousa une sœur du duc d’Harcourt, qui n’eut que quatre-vingt mille livres. C’est dommage que le bout du projet de ces Mémoires n’atteigne pas le temps de la mort du dernier prince de la maison