est trop nombreuse pour ne renfermer pas beaucoup de saints, et de ceux-là j’en ai connu, mais aussi pour n’en contenir pas bien d’autres. Leur politique et leur jalousie a causé, et cause encore de grands maux ; leur piété, leur application à l’instruction de la jeunesse et l’étendue de leurs lumières et de leur savoir, fait aussi de grands biens.
C’en est assez pour un homme de mon état, ce seroit en sortir, et des bornes de ce qui est traité ici, que descendre dans plus de détails ; mais ce n’est pas trop pour les choses dont les récits nécessaires s’approchent. Ce que je viens d’expliquer ne contentera pas ceux qui prétendent que le jansénisme et les jansénistes sont une hérésie et des hérétiques imaginaires, et satisfera sûrement encore moins ceux à qui la prévention, l’ignorance ou l’intérêt en font voir partout. Ce qui m’a infiniment surpris, est comment la prévention qui mettoit M. de Beauvilliers de ce dernier côté lui a pu permettre de s’accommoder de moi au point qu’il a fait, et sans le moindre nuage, toute sa vie, avec la franchise entière que j’ai toujours eue avec lui là-dessus, comme sur tous mes autres sentiments sur toutes autres manières.
CHAPITRE XV.