Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 10.djvu/126

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ou chacun à part, sous manteau, les hérauts, qui sont avec leurs cottes d’armes et leurs caducées au coin du pied du cercueil, présentent un carreau qu’ils tiennent relevé auprès d’eux pour faire leur courte prière, après avoir donné l’eau bénite, et quand on se lève les hérauts ôtent le carreau. Le goupillon est présenté par les hérauts aux mêmes personnes, à qui ils donnent le carreau, qui le leur rendent après avoir donné l’eau bénite ; ils présentent aussi le goupillon aux officiers de la couronne et à leurs femmes, et pour les charges uniquement aux premiers gentilshommes de la chambre du roi qui ne seroient pas ducs, et à leurs femmes, à la dame d’honneur si elle n’étoit pas duchesse, à la dame d’atours et au chevalier d’honneur et à sa femme qui tous se mettent à genoux sans carreau pour faire leur courte prière. Toutes autres personnes, hommes et femmes, quelles qu’elles soient, même en mante et en manteau, prennent elles-mêmes le goupillon dans le bénitier et l’y remettent après avoir jeté de l’eau bénite, sans que les hérauts fassent le moindre mouvement. Ils sont avertis de tous ceux et celles qui doivent avoir un carreau par la proclamation de leurs noms que l’huissier fait de la porte à fort haute voix, à mesure qu’il en voit entrer, et n’en annonce aucun autre. Au sang royal, c’est l’aumônier de garde en rochet qui présente le goupillon et le reprend. Six dames en mante [sont] assises vis-à-vis des évêques, qui se relèvent toutes ensemble par six autres tout le jour, averties chacune de sa garde et de son heure, de la part du roi, par un billet du grand maître des cérémonies ; de ces six dames, à chaque garde deux duchesses ou princesses, alternativement, qui trouvent deux carreaux devant leurs sièges aux deux premières places (les autres dames n’en ont point) ; deux dames du palais non duchesses qui s’accordent entre elles ; et deux dames aux deux autres places qui soient de qualité à avoir mangé avec la princesse, c’est-à-dire avec la reine, et à avoir entrée dans son carrosse. Les