seule avec elle, quoique rarement depuis cette époque, elle nous plut tant et nous à elle que l’amitié et la confiance suivirent bientôt, que rien depuis n’a pu affaiblir. Je ne parle point de la duchesse de Villeroy, dont j’ai suffisamment fait mention ailleurs, et qui mourut peu de jours avant Monseigneur. Ainsi au temps où nous sommes, il n’étoit plus question que de la regretter il y avoit longtemps.
CHAPITRE VI.
L’abandon total qui faisoit de la cour la plus parfaite solitude pour M. le duc d’Orléans, la paresse de Mme la duchesse d’Orléans qui ne croyoit pas devoir faire un pas vers personne, et en qui l’orgueil et la paresse étoient au dernier point, et parfaitement d’accord pour attendre tout sur son trône sans se donner la moindre peine, rendoit leur vie languissante, honteuse, indécente et méprisée. Ce fut une des premières choses à quoi il fallut remédier. Tous deux le sentirent, et il faut pourtant dire que Mme la duchesse d’Orléans, une fois convaincue et résolue, s’y porta avec plus de courage et de suite que M. le duc d’Orléans. Je dis de courage, par les mortifications continuelles que son orgueil eut à essuyer dans de longs essois pour sortir de cet état. Marly, où se passoit presque la moitié de l’année, et où les dames ne mangeoient plus depuis longtemps