Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 13.djvu/472

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

 « 5 août 1744. — Le roi se trouve actuellement à la tête de trente mille hommes destinés à joindre l’armée du maréchal de Coigny, et M. le duc d’Harcourt, à la tête de dix-huit mille hommes avant-coureur de Sa Majesté, se trouve sous Phalsbourg.

« Il y aura scission entre les généraux ; mais la présence du roi et des ministres les décidera ; le maréchal de Noailles achèvera de tomber de cette affaire-ci. La place de secrétaire d’État des affaires étrangères ne se donne point. Cette interruption de ministère continue toujours. On disoit que c’étoit la haute faveur de M. de Noailles qui en étoit cause. Mon frère [1] me dit en partant que c’étoit la perle du ministère ; que les seigneurs et favoris le détruisoient. »


IV. CONSEIL EXTRAORDINAIRE DE FINANCES TENU LE 24 OCTOBRE 1715 POUR L'INSTITUTION DE LA BANQUE DE LAW.


Page 431.


Les détails du conseil de finances mentionnés par Saint-Simon se trouvent dans les papiers du duc de Noailles[2]. Les membres ordinaires du conseil des finances étoient le duc d’Orléans ; le maréchal de Villeroy, chef du conseil ; le duc de Noailles, président ; le marquis d’Effiat, vice-président ; Le Pelletier des Forts, Rouillé du Coudray, Le Fèvre d’Ormesson, Gilbert de Voisins, de Gaumont. Taschereau de Baudry, Dodun, conseillers : Lefèvre et de La Blinière, secrétaires. Outre ces membres ordinaires du conseil, le régent appela à celui du 24 octobre MM. Pelletier[3], Amelot, Bignon, d’Argenson, conseillers d’État ; Le Blanc et de Saint-Contest, maîtres des requêtes, et d’Aguesseau, procureur général. Voici le procès-verbal de cette séance, dans laquelle le système de Law se produisit pour la première fois en public, et fut apprécié par des hommes d’État :

« M. Fagon[4] a proposé le projet du sieur Lass d’établir une banque à Paris. Il en a exposé la nature et la constitution ; il a fait voir d’un

  1. Le comte d’Argenson, ministre de la guerre.
  2. Bibl. imp., ms. S. F. 2232, t. XXIII. — Délibérations du conseil particulier des finances du 20 septembre 1715 au 15 mai 1716.
  3. Ce Pelletier, ou Le Pelletier, est appelé de La Houssaye, pour le distinguer des autres personnages du même nom. Il fut contrôleur général du 10 décembre 1720 au 10 avril 1722. Voy. Saint-Simon à l’année 1720.
  4. Saint-Simon parle souvent de ce personnage qui était conseiller d’État.