Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 14.djvu/188

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la duchesse d’Albret. — Survivances de grand chambellan et de premier gentilhomme de la chambre aux fils, enfants, des ducs de Bouillon et de La Trémoille, lequel obtient un brevet de retenue de quatre cent mille livres. — Survivance de la charge des chevau-légers au fils, enfant, du duc de Chaulnes, et une augmentation de brevet de retenue jusqu’à quatre cent mille livres. — Survivance de la charge de grand louvetier au fils d’Heudicourt. — Survivance inouïe d’aumônier du roi au neveu de l’abbé de Maulevrier. — Étrange grâce pécuniaire au premier président. — Quatre cent mille livres de brevet de retenue à Maillebois sur sa charge de maître de la garde-robe. — Mort de Callières. — Abbé Dubois secrétaire du cabinet du roi avec la plume. — Il procure une visite de M. le duc d’Orléans au maréchal d’Huxelles. — Abbé Dubois entre dans le conseil des affaires étrangères par une rare mezzo-termine qui finit sa liaison avec Canillac. — Comte de La Marck ambassadeur auprès du roi de Suède. — J’empêche la destruction de Marly. — J’obtiens les grandes entrées. — Elles sont après prodiguées, puis révoquées. — Explication des entrées.


Le traité entre la France et l’Angleterre, signé, comme on l’a dit, à la Haye, étoit demeuré secret dans l’espérance d’y faire accéder les Hollandois ; mais ce secret, qui commençoit à transpirer, ne put être réservé plus longtemps au seul cabinet du régent. Il fallut bien, avant qu’il devînt public, en faire part au conseil de régence, et auparavant au maréchal d’Huxelles, qui devoit le signer et en envoyer la ratification. C’étoit l’ouvrage de l’abbé Dubois et son premier grand pas vers la fortune. Il avoit tellement craint d’y être traversé qu’il avoit obtenu du régent de n’en faire part à personne ; mais je n’ai jamais douté que le duc de Noailles et Canillac, alors ses croupiers, n’en fussent exceptés. Huxelles, jaloux au point où il l’étoit des moindres choses, étoit outré de voir l’abbé Dubois dans toute la confiance, et traiter à Hanovre, puis à la Haye, à son insu de tout ce qu’il s’y passoit. Au premier mot que le régent lui dit du traité il le fut encore davantage, et n’écouta ce qu’il en apprit que pour le contredire. Le régent, essaya de le persuader ; il n’en reçut que des révérences, et [Huxelles] s’en alla bouder chez