de l’ordre duquel il seroit. Le parlement fait donc partie du tiers état, il est, par conséquent, bien moindre que son tout. Les états généraux tenant, le parlement oseroit-il imaginer, non pas de précéder, mais de marcher à gauche et sur la même ligne du tiers état ? et le même tiers état, je dis plus, l’ordre de la noblesse, si distingué du tiers état aux états généraux, oseroit-il disputer la préséance en quelque lieu, cérémonie ou occasion que ce soit à un petit-fils de France, régent du royaume ? Cette gradation si naturelle saute aux yeux, et je ne pense pas même que les trois ordres du royaume assemblés en fissent la difficulté à un petit-fils de France, qui même ne seroit pas régent, bien moins encore l’étant. Que si le parlement allègue que les grandes sanctions se font maintenant dans son assemblée, on a montré comment cela est arrivé, et qu’encore aujourd’hui elle est incompétente si les pairs n’y sont appelés et présents. Mais sans recourir à l’évidence du droit, et s’en tenant au simple fait, le Cérémonial français, imprimé il y a longtemps [1], rapporte « 1° que Henri II, la reine après lui, puis plusieurs princes, barons, chevaliers de l’ordre, gentilshommes et dames, [marchaient] portant tous un cierge allumé à la procession ; puis venoient ceux de la cour de parlement, vêtus de leurs mortiers et robes d’écarlate ; à côté d’eux, messieurs des comptes, etc. » (P. 951, t. II.)
2° À la procession pour la prise de Calais, depuis la Sainte-Chapelle jusqu’à Notre-Dame, le dimanche 26 janvier 1557 [2] (p 955) :
« …. Puis marchèrent (prélats, cardinaux, etc.)…. le roi portant à ses côtés le prince de Condé, prince du sang
- ↑ La première édition du Cérémonial de France de Théodore Godefroy, parut en 1619 (Paris, in-4o). Denis Godefroy, fils de Théodore, donna, en 1649, une nouvelle édition de cet ouvrage (Paris, 2 vol. in-fol.). C’est de cette seconde édition que surit tirées les citations de Saint-Simon.
- ↑ La prise de Calais eut lieu le 8 janvier 1557 (1558). La date de la procession ne peut donc être le 2 janvier, comme le portent les anciennes éditions de Saint-Simon.