Aller au contenu

Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 14.djvu/277

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

indignation des violences, et des mœurs, de l’ambition, de la conduite du plus grand nombre des évêques du parti opposé, et d’abominables intrigues dont le temps avoit fait la découverte ; qu’avec les lois de l’Église et de l’État pour lui, avec les évêques, les docteurs, le clergé séculier et régulier le plus estimé et le plus distingué, les corps entiers séculiers et réguliers les plus vénérables, et les compagnies supérieures qui se feroient toutes honneur de suivre les parlements, qui sont en ce genre les gardiens et les protecteurs des lois, il se trouveroit à la tête d’un bien autre parti que ne seroit celui de la constitution, d’un parti sur qui la religion, la vérité, les canons de l’Église, ses règles immuables, les lois de l’État, les libertés de l’Église gallicane, qui ne sont que la conservation de l’ancienne discipline de l’Église envahie ailleurs par l’usurpation des papes et la despotique tyrannie de Rome, sur qui enfin la conscience pouvoit tout, l’ambition, l’intérêt rien, comme tant et de si vives persécutions si grandement souffertes le démontroient avec la dernière évidence, parti, puisqu’il faut [se] servir de ce terme quoiqu’il ne convienne qu’à celui qui lui est opposé, parti qui lui seroit solidement et inviolablement attaché par les liens de sa conscience, de la religion, de la vérité, de la reconnoissance, et que nul intérêt temporel n’en pourroit débaucher, qui grossiroit sans cesse de tous les ignorants de l’autre, à qui alors il seroit libre de parler, et de les éclairer, à eux d’écouter et d’être instruits, et d’une foule de mercenaires dont il avoit vu les variations à mesure de celles du crédit de leur parti, et qui étoient incapables d’en suivre aucun que pour des vues humaines. Alors que deviendroit le parti opposé, chargé du mépris de ses artifices, de la haine de ses violences, dépouillé du pouvoir d’en commettre, et de l’affranchissement du pouvoir des lois et des tribunaux, et de la censure des doctes, de cette foule de personnages de la plus grande réputation chacun dans leur état ? Comment soutenir une cause qui arme la raison et toutes