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Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 14.djvu/342

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la moindre, chose, de ce que le parlement y eût fait ou voulu faire, et des suites que cela y auroit eues et au Palais-Royal [1]. Il est vrai aussi que Dangeau n’en marque aucune, quoiqu’il fût impossible que cela n’en eût eu de façon ou d’autre, quoiqu’il soit exact à n’en omettre aucune. Reste à voir si c’est une fausseté qu’il ait faite exprès, et qu’à faute de mieux, le duc du Maine ait désirée, pour qu’il restât au moins quelque part, et quelque part qui bien que sans plus d’autorité que les gazettes, seroit un jour comme elles entre les mains de tout le monde, pour qu’il restât, dis-je, un témoignage qu’il avoit conservé son prétendu droit aussi authentiquement qu’il, avoit pu le faire, et qu’il l’avoit mis de la sorte à couvert contre tout jugement selon lui incompétent, par un acte si solennel, et qui n’avoit reçu ni condamnation ni contradiction. (En effet elle en étoit bien à couvert, puisque jamais elle n’a été faite) et après prétendre, que ne se trouvant pas dans les registres du parlement, elle en aura été ou omise par ordre exprès du régent, ou tirée par la même autorité de ces registres si elle y avoit été d’abord mise. Peut-être aussi Dangeau l’aura-t-il cru et mis sur la parole de Pompadour, avec la circonstance de M. le Duc et de M. le Prince deux jours après, pour mieux appuyer et assurer le premier mensonge, dont ce vieillard renfermé chez lui aura été la dupe. Quoi qu’il en soit, il est sûr que la chose est fausse, et que le, procureur général Joly de Fleury, dont la mémoire ni la personne en cela ne peuvent être suspectes, me l’a très certainement et très nettement assurée telle. De même conséquence et fausseté, et ce que le procureur général m’a certifié être également faux, c’est ce que Dangeau ajoute du même samedi 19 juin,

  1. Une note, écrite sur la marge du manuscrit autographe de Saint-Simon est ainsi conçue : « Le fait rapporté par Dangeau est vrai, je viens de le vérifier sur le Journal du parlement. » Cette note est probablement de M. Le Dran, qui était principat commis des affaires étrangères en 1761, lorsque les manuscrits de Saint-Simon y furent déposés.