M. le duc d’Orléans travailloit alors à réunir le roi de Prusse avec les États généraux. Il se faisoit un mérite auprès de Son Altesse Royale de presser la république, par déférence pour lui, de conclure l’alliance avec lui, où il auroit désiré d’attirer le roi d’Angleterre. Mais Georges en paraissant éloigné, il prioit le régent de presser la Hollande de conclure avec lui sans le roi d’Angleterre. Le roi de Prusse étoit encore plus agité des affaires du nord. Il souhaitoit faire sa paix particulière avec la Suède, et craignoit l’abandon de ses alliés, s’ils découvroient ses démarches là-dessus. Le désir d’acquérir et la crainte de perdre ne s’accordoient en lui ni avec ses lumières ni avec son courage. Il ne savoit ni se résoudre ni soutenir ses résolutions. Il étoit, comme on l’a déjà dit, léger, changeant, facile à regarder les mauvaises finesses comme un trait d’habileté, et la mauvaise foi comme la politique la plus fine. Le roi de Pologne avoit découvert et publié les propositions qu’il avoit faites à l’insu de ses alliés. Lui, avoit donné de fausses interprétations à sa négociation. Il n’avoit persuadé personne, mais ses alliés ne vouloient pas le perdre, pour ne pas affaiblir le nom et l’apparence de la ligue du nord. Eux-mêmes, chacun à part, se sentoient coupables du même crime.
Le roi de Prusse se plaignit d’avoir été trahi par Goertz, ministre de Suède, voulant faire entendre que, s’il avoit