La vie qu’il menoit, surtout depuis la mort du roi, ne répondoit guère à une pareille proposition. Il s’étoit aussitôt après tout à fait retiré dans une maison qu’il avoit prise dès auparavant, et où il alloit quelquefois, aux Camaldules de Grosbois. Il y avoit peu de domestiques, n’y voyoit presque personne, vivoit très frugalement dans une grande pénitence, au pain et à l’eau une ou deux fois la semaine, et assidu à tous les offices du jour et de la nuit. Presque plus à Paris, où il ne voyoit que Dangeau, le maréchal de Tessé et deux ou trois autres amis ; M. le comte de Toulouse, avec qui, deux ou trois fois l’année, il alloit faire quelques, chasses à Fontainebleau ; le roi et le régent, uniquement par devoir et de fort loin à loin ; d’ailleurs beaucoup de bonnes œuvres, mais toujours fort informé de ce qui se passoit en Transylvanie, en Hongrie et dans les pays voisins ; avec cela, sincèrement retiré, pieux et pénitent, et charmé de sa vie solitaire, sans ennui et sans recherche d’aucun amusement ni d’aucune dissipation, et jouissant toujours de tout ce qu’on a vu en son temps que le feu roi lui avoit donné.
CHAPITRE II.