Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1857, octavo, tome 15.djvu/325

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étoit. — Incendie au Petit-Pont à Paris. — Mort et caractère de Mme de Castries. — Mme d’Épinai dame d’atours de Mme la duchesse d’Orléans en sa place. — Mort de la reine d’Angleterre à Saint-Germain. — Mort, extraction et famille du duc de Giovenazzo. — Bureau de cinq commissaires du conseil de régence pour examiner les moyens de se passer de bulles. — La peur en prend à Rome qui les accorde toutes, et sans condition, aussitôt. — Mort du comte d’Albemarle. — Sa fortune fatale à celle de Portland. — Mort, caractère, faveur de M. le Grand. — Mort de Mme de Chalmazel et de la duchesse de Montfort. — Mariage du duc d’Albret avec une fille de Barbezieux, et du fils du prince de Guéméné avec une fille du prince de Rohan. — Origine des fiançailles dans le cabinet du roi de ceux qui ont rang de prince étranger. — Mariage du comte d’Agenois et de Mlle de Florensac. — Prince et princesse de Carignan à Paris, où ils se fixent incognito. — Triste éclat de l’évêque de Beauvois. — Yolet, ayant quitté le service depuis treize ou quatorze ans, étant mestre de camp, fait maréchal de camp. — Bruit des mestres de camp de cavalerie sur le style des lettres que le comte d’Évreux leur écrivoit, qui finit par un mezzo-termine. — Augmentation de pension à la duchesse de Portsmouth. — Grandes grâces pécuniaires à M. le prince de Conti. — Origine de ce débordement de finances du roi aux princes et princesses du sang. — D’Antin obtient pour ses deux petits-fils les survivances de ses gouvernements, et Silly une place dans le conseil du dedans du royaume. — Grande sédition à Bruxelles. — Affaires étrangères.


Mme de Vendôme mourut à Paris le 11 avril de cette année, sans testament ni sacrements, de s’être blasée sur tout de liqueurs fortes dont elle avoit son cabinet rempli. Elle étoit dans sa quarante-unième année. Tout ce qu’on en peut dire, c’est que ce fut une princesse du sang de moins. Elle étoit fort riche, parce que M. de Vendôme lui avoit donné tous ses biens par son contrat de mariage. On a vu ici, en son lieu, de quelle manière il se fit, lui par orgueil, elle pour s’affranchir, M. du Maine pour relever d’autant la bâtardise. En deux ans de mariage on peut compter au plus par jours ce qu’ils ont été ensemble, et comme il n’y eut point d’enfants et que le grand prieur, son beau-frère, ne pouvoit hériter de rien, toute cette grande succession tomba