Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 17.djvu/502

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devant le roi, qui lui donna trente mille livres de gratification, en attendant une abbaye. — Le parlement refuse d’enregistrer la banque royale. — Le régent s’en passe, le méprise, la publie et l’établit. — Menille à la Bastille. — Cellamare écrit très inutilement aux ministres étrangers résidant à Paris. — Conseil secret au Palais-Royal, qui se réduit après à M. le Duc et à moi, à qui le régent confie que le duc et la duchesse du Maine sont des plus avant dans la conspiration, et qui délibère avec nous ce qu’il doit faire. — Nous concluons tous trois à les faire arrêter ; conduire M. du Maine à Dourlens, et Mme du Maine au château de Dijon, bien gardés et resserrés. — M. le Duc dispute un peu sur Dijon et se rend. — M. et Mme du Maine et leurs affidés ont tout le temps de mettre leurs papiers à couvert et en profitent. — Perfidie de l’abbé Dubois. — Conseil secret entre M. le duc d’Orléans, M. le Duc, l’abbé Dubois, Le Blanc et moi, où tout est résolu pour le lendemain. — Le duc du Maine arrêté à Sceaux par La Billarderie, lieutenant des gardes du corps, et conduit dans la citadelle de Dourlens. — Mme la duchesse du Maine arrêtée par le duc d’Ancenis, capitaine des gardes du corps, et conduite au château de Dijon. — Enfants du duc du Maine exilés. — Cardinal de Polignac exilé à Anchin. — Un gentilhomme ordinaire du roi est mis auprès de lui. — Davisard et autres gens attachés ou domestiques du duc et de la duchesse du Maine, mis à la Bastille. — Excellente et nette conduite du comte de Toulouse. — Le duc de Saint-Aignan se retire habilement d’Espagne, où on vouloit le retenir. — Mort du comte de Solre, sans nulle prétention toute sa vie. — Son fils et sa belle-fille s’en figurent de toutes nouvelles et inutiles. — Mort de Nointel, conseiller d’État, et du vieux Heudicourt. — Belle-Ile ; sa famille ; son île. — Caractère de Belle-Ile. — Caractère du chevalier de Belle-Ile. — Union des deux frères Belle-Ile ; leur conduite domestique ; leur liaison avec moi. — L’aîné commence à pointer et fait avec le roi l’échange de Belle-Ile. — Raison de s’être étendu sur les deux frères Belle-Ile.87
Chapitre vi. — 1719. Conduite du duc du Maine. — Conduite de Mme du Maine. — Mme la Princesse obtient quelques adoucissements à Mme du Maine, et à Mme de Chambonnas, sa dame d’honneur, de s’aller enfermer avec elle ; puis son médecin. — Commotion de la découverte de la conspiration. — Conduite du duc de Noailles. — Netteté de discours et de procédé du comte de Toulouse. — Faux sauniers soumis d’eux-mêmes. — Adresse de l’abbé Dubois. — Il fait faire par Fontenelle le manifeste contre l’Espagne. — Il est examiné dans un conseil secret au Palais-Royal, passé après en celui de régence, et suivi aussitôt de la publication de la quadruple alliance imprimée, et de la déclaration de guerre contre l’Espagne. — Le tout très mal reçu du public. — Pièces répandues contre le régent sous le faux nom du roi d’Espagne, très faiblement tancées par le parlement. — Incendie du château de Lunéville. — Conspiration contre le czar découverte. — Le roi de Suède tué. — Prétendants à cette couronne, qui redevient élective, et la sœur du feu roi élue reine avec peu de pouvoir, qui obtient après l’association au trône du prince de Hesse, son époux, mais avec force entraves contre l’hérédité et le pouvoir. — Baron de Goertz est décapité, et le baron Van der Nath mis en prison perpétuelle. — M. le duc de Chartres a voix au conseil de régence, où il entroit depuis quelque temps. — Saint-Nectaire ambassadeur en Angleterre. — Rareté de son instruction et de celle des autres