Deux incidents arrivés le vendredi 16 décembre méritent d’être rapportés, et n’interrompront pas longtemps l’affaire de la conspiration. Le premier fut ecclésiastique : le P. Massillon, de l’Oratoire, excellent prédicateur, avoit reçu ses bulles pour l’évêché de Clermont, auquel le roi l’avoit nommé. Il avoit fort plu à la cour par des sermons à la portée de l’âge et de l’état du roi, qu’il avoit précédemment prêchés à la chapelle. Le roi eut curiosité de voir son sacre. Il fut dit que, pour sa commodité, il se feroit dans la chapelle. Les évêques, toujours très attentifs à usurper, tirèrent sur le temps et déclarèrent que pas un n’assisteroit à ce sacre s’il s’y trouvoit des cardinaux. Il n’y avoit point d’exemple de sacre dans la chapelle du roi, très peu ailleurs, où le roi ou la reine eussent été ; et lorsque cela étoit arrivé, c’étoit dans des tribunes. La difficulté des évêques étoit qu’ils n’osaient prétendre des carreaux dans la chapelle, et que, n’en ayant point, ils n’en vouloient pas voir aux cardinaux. Mais la difficulté étoit ridicule. Les évêques se trouvent continuellement à la messe du roi et à celle de la reine, et à toutes les cérémonies et offices qui se font à la chapelle en présence de Leurs Majestés. Ils n’y ont jamais eu ni prétendu de carreau, et y en ont toujours vu aux cardinaux, sans parler des ducs et des duchesses. Quelle différence donc d’un sacre dans la chapelle, ou de la simple messe du roi, ou d’une autre cérémonie ? C’est qu’ils sentoient leurs forces, la faiblesse du