Page:Saint-Simon - Mémoires, Chéruel, Hachette, 1858, octavo, tome 18.djvu/157

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rassurer, il en demeura fort en peine, et s’exclama fort, tout sage et tout mesuré qu’il fût, sur la trahison du maréchal de Villeroy. À son tour, dès qu’il eût vu M. le duc d’Orléans, il me vint dire combien cela s’étoit passé à souhait, et à cette fois, il demeura parfaitement rassuré. Il faut convenir que voilà une étrange et bien vilaine aventure, et qui ne se pouvoit pas imaginer ; mais ce qu’elle eut de triste, c’est que Dubois contre qui elle devoit porter en plein, même manquée comme elle le fut, n’en diminua pas d’une ligne, et fut sans doute instruit du fait par le régent qui lui disoit tout aussi verrons-nous bientôt qu’il la garda bonne à Torcy, que jusque-là il avoit fait profession d’estimer et de considérer, apparemment pour se faire honneur à lui-même : quant à moi, on a pu voir que j’étois avec lui de manière que cette façon de plus n’y pouvoit guère ajouter.




CHAPITRE VIII.


Le duc de Sully déclare son mariage secret avec Mme de Vaux. — Leur caractère. — Mort de Chamillart ; raccourci de sa fortune et de son caractère. — Mort de Desmarets ; abrégé de son caractère. — Mort d’Argenson ; abrégé de son caractère. — Mort de Maupertuis ; abrégé de son caractère. — Mort de Mézières ; son caractère. — Mort de Serignan ; de l’abbé de Mornay ; son caractère et sa fortune. — Mort de l’abbé de Lyonne ; de Bullion. — Le grand écuyer se sépare pour toujours de sa femme, qu’il renvoie au duc de Noailles, son père. — Breteuil, maître des requêtes, prévôt et maître des cérémonies de l’ordre. — La Houssaye, contrôleur général, en a le râpé. — Breteuil, frère du précédent, tué en duel par Gravelle. — Traité d’Angleterre, à son mot[1], avec l’Espagne. —
  1. A son avantage.