Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/11

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gionnaires dont on n’entend plus parler comme opposition armée, depuis les derniers coups que leur avoit portés Richelieu, mais qui n’en continuoient pas moins de miner sourdement, par leurs doctrines corruptrices et séditieuses, ce même pouvoir qu’il ne leur étoit plus possible d’attaquer à force ouverte. Les choses en étoient à ce point en France, lorsque Louis XIV parut après ces deux maîtres de l’État, héritier de toute leur puissance, et en mesure de l’accroître encore en vigueur, en sûreté et en solidité, de tout ce qu’y ajoutoient naturellement les droits de sa naissance et l’éclat de la majesté royale.

(1661 à 1667) L’éducation du nouveau roiavoit été fort négligée ; et se souciant fort peu de ce qui pourroit en advenir après lui, Mazarin n’avoit visiblement voulu en faire qu’un prince ignorant, inappliqué, indolent, et qui, uniquement occupé de ses plaisirs, ne pensât point à le troubler dans la conduite des affaires.
L’énergie de son caractère triompha des perfides calculs de son ministre : à peine celui-ci eut-il fermé les yeux, que Louis XIV, au grand étonnement de tout ce qui l’environnoit, parla en maître, et montra qu’il possédoit la première qualité d’un roi, qui est de savoir commander et se faire obéir. On le vit, dès ces premiers moments, embrasser, dans ses pensées, toutes les parties de l’administration, montrant la