Page:Saint-Victor - Tableau historique et pittoresque de Paris, 1827, T4 P1.djvu/41

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autour de lui[1]. Du reste, une guerre avec la Hollande ne déplaisoit point alors à la nation angloise, jalouse des prospérités commerciales de cette république, et qui, balançant à peine sur mer les forces de sa rivale, n’étoit point fâchée de la voir humiliée sur terre, et de contribuer à ses humiliations ; (1671) il fut encore plus facile à Louis XIV de détacher de la triple alliance la Suède, son ancienne alliée, et dont il sembloit que, depuis la paix de Westphalie, les intérêts ne devoient plus être séparés de ceux de la France. L’indépendance que cette paix de Westphalie donnoit aux princes de l’empire avoit fourni au roi les moyens d’en gagner plusieurs par des bienfaits ou des espérances, et de s’assurer ainsi les secours des uns et la neutralité des autres[2]. L’empereur lui-même, à

1 Cette négociation est fameuse par le voyage mystérieux que fit auprès de son frère la duchesse d’Orléans, Henriette d’Angleterre, voyage que suivit de près sa mort violente et subite ; elle l’est encore par l’indiscrétion de Turenne à qui une foiblesse amoureuse arracha le secret de l’État.

2 Les électeurs de Trèves, de Mayence, et le Palatin, avoient promis de demeurer dans l’alliance qu’ils avoient faite avec lui, ou du moins de garder la neutralité ; et ce dernier tenoit encore à la France par le mariage que venoit de contracter le duc d’Orléans avec sa fille. L’électeur de Bavière, que le roi avoit flatté de l’espérance de voir une de ses filles épouser le dauphin, étoit également dans les meilleures dispositions à l’égard de la France. Il en étoit de même de plusieurs autres princes de l’empire qui, lors de la