RÉPIT
Ôtez, ôtez bien loin toute grâce émouvante,
Tous regards où le cœur se reprend et s’enchante ;
Ôtez l’objet funeste au guerrier trop meurtri !
Ces rencontres, toujours ma joie et mon alarme,
Ces airs, ces tours de tête, ô Femmes, votre charme ;
Doux charme par où j’ai péri !
REPRISE
I
N’avoir qu’un seul désir, n’aimer qu’un être au monde,
L’aimer d’amour ardente, idéale et profonde ;
Voir presque tous les jours, et souvent sans témoins,
Cette beauté, l’objet de mes uniques soins ;
Lui parler longuement des doux secrets de l’âme,
De l’une et l’autre vie ; et, sitôt que la flamme
Qui sort de son regard s’est trop mêlée au mien,
Ralentir tout à coup le rapide entretien ;
Sous ma paupière en pleurs noyer mon étincelle ;
Refouler les torrents de mon cœur qui ruisselle ;
Me taire, ou lui parler d’un accent moins aimant,
De peur de donner jour à l’attendrissement ;