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Page:Sainte-Beuve - Poésies 1863.djvu/299

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JUGEMENTS DIVERS ET TÉMOIGNAGES


Me rappelant, en ma qualité de critique, qu’on aime souvent à rechercher plus tard comment les ouvrages ont été appréciés au moment de leur apparition, je ne ferai pas de fausse modestie, et je donnerai ici quelques-uns des articles qui ont accueilli Joseph Delorme à sa naissance. Je donnerai même une lettre particulière de M. Jouffroy, à titre de témoignage ; j’en pourrais produire plusieurs d’autres personnes également qualifiées, mais ce serait s’accorder beaucoup trop de licence de poëte et passer les bornes. Que l’on veuille seulement, pour m’excuser, considérer ceci, qu’il y a eu de nos jours peu de critiques experts en poésie : je l’ai été, à un certain degré, pour mes confrères et maîtres, mais je n’ai pu l’être pour moi-même ; et le poëte en moi, l’avouerai-je ? a quelquefois souffert de toutes les indulgences mèmes qu’on avait pour le prosateur.

Ce qui m’importe et m’intéresse le plus, c’est de rappeler que Joseph Delorme fut, à son heure, quelque chose de neuf en poésie et d’original, même dans la nouvelle école. Je n’en veux pour preuve que les articles du Globe à son sujet. Il y en