Page:Sainte-Beuve - Poésies 1863.djvu/644

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
322
NOTES ET SONNETS.


SONNET


J’ai vu le Pausilype et sa pente divine ;
Sorrente m’a rendu mon doux rêve infini ;
Salerne, sur son golfe et de son flot uni,
M’a promené dès l’aube à sa belle marine.

J’ai rasé ces rochers que la grâce domine,
Et la rame est tombée aux blancheurs d’Atrani :
C’est assez pour sentir ce rivage béni ;
Ce que je n’en ai vu, par là je le devine.

Mais, Ô Léman, vers toi j’en reviens plus heureux ;
Ta clarté me suffit ; apaisé, je sens mieux
Que tu tiens en douceurs tout ce qu’un cœur demande ;

Et Blanduse et ses flots en mes songes bruiraient,
Si j’avais un plantage où, le soir, s’entendraient
Les rainettes en chœur de l’étang de Champblande !


SONNET


Pardon, cher Olivier, si votre alpestre audace
Jusqu’aux hardis sommets ne me décide pas ;
Si quelque chose en moi résiste et pèse en bas ;
Si, pour un seul ravin, tantôt j’ai crié grâce !